Consulter un médecin
Si vous lisez ces lignes, c’est vraisemblablement parce que vous soupçonnez un TDAH chez l’un de vos proches, voire chez vous-même ! Et vous vous posez sans doute la question d’aller consulter un médecin pour confirmer (ou infirmer) un diagnostic de TDAH. Quand consulter ? Qui consulter ? Comment préparer au mieux sa consultation ? On en parle dans cet article.
Du mal à se concentrer en classe ou au travail ? Un sac oublié à la piscine ? On ne se précipite pas tout de suite chez le médecin pour un manque d’attention ! Ça peut arriver à tout le monde. Alors, à quel moment doit-on se décider à consulter ?
Quand consulter un médecin pour une suspicion de TDAH ?
Comme vous l’avez sans doute lu sur la page A propos du TDAH, les symptômes sont très variables d’une personne à l’autre, mais recouvrent globalement 3 composantes : inattention et/ou hyperactivité et/ou impulsivité. La présence de ces symptômes ne suffit pas : c’est leur persistance dans le temps et la gêne qu’ils induisent au quotidien dans différents contextes qui vont vous conduire à rechercher l’origine des difficultés et à révéler (peut-être) un TDAH.
Ainsi, chez l’enfant ou l’adolescent, le diagnostic de TDAH va être envisagé dès lors qu’un retentissement important sur la vie scolaire, familiale et/ou sociale de l’enfant est observé. Le dépistage est le plus souvent initié à la suite d’une préoccupation exprimée par les parents, le personnel scolaire voire par l’enfant ou l’adolescent lui-même qui souffre des conséquences de son comportement. (1) Un enfant peut être évalué pour le TDAH dès l’âge de quatre ans, pour certains enfants en maternelle ou en CP. Le diagnostic est cependant difficile avant 6 ans, car dans cette tranche d’âge d’autres causes peuvent entraîner des comportements similaires (7). De nombreux parents attendent que les symptômes engendrent des difficultés à la maison et à l’école avant de consulter un médecin. (2)
Ainsi, chez l’enfant ou l’adolescent, le diagnostic de TDAH va être envisagé dès lors qu’un retentissement important sur la vie scolaire, familiale et/ou sociale de l’enfant est observé. Le dépistage est le plus souvent initié à la suite d’une préoccupation exprimée par les parents, le personnel scolaire voire par l’enfant ou l’adolescent lui-même qui souffre des conséquences de son comportement. (1) Un enfant peut être évalué pour le TDAH dès l’âge de quatre ans, pour certains enfants en maternelle ou en CP.
Le diagnostic est cependant difficile avant 6 ans, car dans cette tranche d’âge d’autres causes peuvent entraîner des comportements similaires (7). De nombreux parents attendent que les symptômes engendrent des difficultés à la maison et à l’école avant de consulter un médecin. (2)
Exemples de plaintes exprimées par les parents, les enseignants ou l’enfant (liste non exhaustive)1
Problèmes repérés par les parents | Désobéissance, agressivité, difficulté à gérer sa colère, impulsivité, activités comportant des risques physiques, difficultés à terminer certaines tâches, désorganisation, instabilité de l’humeur, étourderies, immaturité sociale/émotionnelle, « trop actif », etc. |
Problèmes repérés par le personnel scolaire | Hyperactivité, comportement agité, inattention, impulsivité, résultats scolaires insuffisants, comportement perturbateur en classe, bavard, parle sans demander l’autorisation, n’écoute pas en classe, problème d’organisation dans le travail, etc. |
Problèmes repérés par l’enfant / l’adolescent | N’aime pas l’école, peu d’amis proches, conflits fréquents avec les parents, faible estime de soi, etc. |
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Dans 1 cas sur 2 environ, le TDAH persiste à l’âge adulte avec une diminution des symptômes « hyperactivité/impulsivité » et une persistance de « l’inattention ». Avouons-le : on ne sait pas exactement pourquoi le trouble persiste chez certains adultes et pas d’autres. Certains facteurs potentiels de persistance ont été identifiés comme : la sévérité des symptômes, des troubles associés de type « trouble des conduites », dépression, anxiété, des difficultés dans les relations sociales et des antécédents familiaux de TDAH. L’évolution du TDAH chez l’adulte est caractérisée par son extrême diversité de présentation. (1)
Dans ce contexte, comment savoir s’il faut consulter un spécialiste alors qu’on n’a pas été diagnostiqué pendant l’enfance ? La plupart des adultes qui consultent à ce sujet rencontrent des problèmes importants dans un ou plusieurs domaines de la vie comme : (3)
- des performances irrégulières au travail ou dans la vie professionnelle ; perte ou abandon fréquent d’un emploi,
- des antécédents d’échec scolaire et/ou professionnel,
- une faible capacité à gérer les responsabilités quotidiennes, telles que les tâches ménagères, les travaux d’entretien, le paiement des factures,
- des problèmes relationnels,
- des oublis de choses importantes ou des contrariétés pour des choses mineures,
- du stress et de l’inquiétude chroniques dus à l’incapacité d’atteindre les objectifs et de faire face aux responsabilités,
- une faible estime de soi, un sentiment chronique et intense de frustration, de culpabilité envers soi-même.
Un médecin spécialisé peut déterminer si ces problèmes sont dus à un TDAH, à une autre cause ou à une combinaison de causes. (3)
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Qui consulter ?
Avoir décidé de consulter est une chose, savoir vers qui se tourner en est une autre ! La première chose à faire est d’en parler au médecin traitant ou au médecin de famille (médecin généraliste ou pédiatre) : il procédera à une première évaluation et vous orientera vers un spécialiste du TDAH (comme un psychiatre ou un pédopsychiatre) s’il le juge nécessaire. Le spécialiste pourra alors mener une évaluation approfondie et confirmer ou non le diagnostic.
Après le diagnostic, le médecin de famille pourra également : (1)
- soutenir la famille,
- participer aux discussions avec le corps enseignant quant aux possibles aménagements de la scolarité,
- coordonner les soins avec les autres intervenants médicaux et paramédicaux (psychologue, orthophoniste, psychomotricien…),
- surveiller la réponse au traitement médicamenteux éventuellement prescrit par le spécialiste, et renouveler le traitement tous les 28 jours en accord avec le spécialiste ayant prescrit le traitement du TDAH.
Chez l’adulte souffrant de TDAH, le parcours de soins peut s’avérer encore plus complexe, en particulier lorsque le trouble n’a pas été dépisté à l’enfance. Pourquoi ? Tout simplement parce que, à ce jour, trop peu de médecins sont formés à la prise en charge de patients adultes vivant avec un TDAH. L’offre de soins est très hétérogène en France et ne suffit pas à répondre à la demande. (4) Selon une enquête menée par l’association HyperSupers TDAH France et l’Université Paris Nanterre auprès de 450 adultes ayant un TDAH, il semble que l’organisation du système public de psychiatrie de proximité soit la principale limite d’accès au diagnostic. Malgré la présence de 345 CMP (centres médico-psychologiques) sur le territoire, seuls 5 % des diagnostics rapportés dans cette enquête ont été obtenus par l’intermédiaire de ces CMP. (5)
On commence à parler un peu plus du TDAH en France et on peut espérer que la situation évolue. Dans sa stratégie nationale 2023-2027 pour les troubles du neurodéveloppement (TND), l’Etat s’est engagé, entre autres, « à amplifier la dynamique de recherche sur les TND et accélérer la diffusion des connaissances auprès de tous les acteurs » et « avancer l’âge du repérage et des diagnostics et intensifier les interventions précoces ». (6)
En attendant, si vous êtes concerné(e), consultez en premier lieu votre médecin traitant.
Vous pouvez aussi vous adresser à un centre médico-psychologique à proximité de chez vous : https://www.sante.fr/recherche/trouver/cmp
Préparer la consultation
Vous auriez peut-être apprécié de trouver ici un questionnaire qui vous permette d’évaluer vos symptômes et vous délivre immédiatement un verdict : vous avez (ou pas) un TDAH. Toutefois, il n’existe à ce jour aucun consensus d’experts sur un outil qui permettrait d’établir un auto-diagnostic. Seul un médecin qualifié peut poser un diagnostic valable, sur la base d’une évaluation approfondie. (3)
Ceci étant dit, en fonction de votre profil, le médecin vous demandera peut-être de compléter un questionnaire (ou de le faire remplir à un proche, voire à un enseignant) : vos réponses lui permettront d’apprécier le retentissement des troubles au quotidien.
Ceci étant dit, en fonction de votre profil, le médecin vous demandera peut-être de compléter un questionnaire (ou de le faire remplir à un proche, voire à un enseignant) : vos réponses lui permettront d’apprécier le retentissement des troubles au quotidien.
Pour l’évaluation d’un patient adulte, il peut être utile d’examiner les anciens bulletins de notes et dossiers scolaires remontant jusqu’à la maternelle ou même de recueillir des informations remontant à l’âge préscolaire. Si vous avez conservé ces documents, n’hésitez pas à les apporter lors de votre premier rendez-vous. De même, si vous rencontrez des difficultés sur votre lieu de travail, vous pouvez aussi apporter vos évaluations professionnelles : elles peuvent aiguiller le médecin spécialiste. Enfin, les copies des rapports de tests psychologiques antérieurs peuvent également être utiles. Un conjoint ou un autre membre de la famille pourra être sollicité pour participer à certaines parties de l’évaluation. (3)
Si vous êtes un peu perdu(e) ou dans une situation compliquée, sachez aussi qu’un numéro vert a été mis en place par le Secrétariat d’État en charge des personnes présentant un Handicap : 0 800 360 360 (appel gratuit). Les appels sont pris en charge par des équipes territoriales qui peuvent vous renseigner sur les acteurs impliqués autour de chez vous.
A retenir :
- Lorsque vous observez dans la vie quotidienne des troubles récurrents qui pourraient être liés à un TDAH (inattention, hyperactivité, impulsivité), il convient d’en parler à un médecin.
- Le médecin traitant ou médecin de famille est la première personne à consulter. S’il le juge nécessaire, il pourra vous orienter vers un spécialiste du TDAH (comme un psychiatre ou un pédopsychiatre par exemple).
- Il n’existe aucun questionnaire en ligne validé scientifiquement pour un auto-diagnostic. Seul un médecin spécialiste est habilité à confirmer un diagnostic de TDAH.
Références
1. Haute Autorité de Santé. Conduite à tenir en médecine de premier recours devant un enfant ou un adolescent susceptible d’avoir un trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Disponible sur: https://www.has-sante.fr/jcms/c_1362146/fr/conduite-a-tenir-en-medecine-de-premier-recours-devant-un-enfant-ou-un-adolescent-susceptible-d-avoir-un-trouble-deficit-de-l-attention-avec-ou-sans-hyperactivite
2. Evaluating for Childhood ADHD. CHADD. Disponible sur: https://chadd.org/for-parents/evaluating-for-childhood-adhd_qf/
3. Diagnosis of ADHD in Adults. CHADD. Disponible sur: https://chadd.org/for-adults/diagnosis-of-adhd-in-adults/
4. Haute Autorité de Santé. Trouble du neurodéveloppement/ TDAH : Repérage, diagnostic et prise en charge des adultes. Disponible sur: https://www.has-sante.fr/jcms/p_3302480/fr/trouble-du-neurodeveloppement/-tdah-reperage-diagnostic-et-prise-en-charge-des-adultes-note-de-cadrage
5. HyperSupers – TDAH France. Le parcours diagnostic complexe des adultes TDAH en France. Disponible sur: https://www.tdah-france.fr/parcours_diagnostic_complexe_des_adultes_TDAH.html
6. Stratégie nationale 2023-2027 pour les troubles du neurodéveloppement : autisme, dys, tdah, tdi. Disponible sur: https://handicap.gouv.fr/sites/handicap/files/2023-11/DP%20strat%C3%A9gie%20nationale%20TND%202023_2027.pdf
7. Dr Acquaviva Eric, Dr Khoury Elie, Dr Vantalon Valérie sur CléPsy. Mon enfant de 6 ans, il s’agite, il s’oppose, est-ce un TDAH ? Disponible sur : https://www.clepsy.fr/mon-enfant-en-maternelle-a-t-il-un-tdah/